jeudi 11 décembre 2008

Résister, c'est exister / Actes de résistance

Pièce d'Alain Guyard
d’après des témoignages authentiques


Avec : François Bourcier
Mise en scène : Isabelle Starkier

Costumes : Anne Bothuon

Lumière : Antonio de Carvalho

Son : Philippe Latron

Avec le soutien de la Ville de Charenton, du T2R, du Conseil Général du Val de Marne

Production : Théorème de Planck, Star Théâtre


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Un spectacle-miroir en forme de diptyque

à "Lettres de délation"


Se limiter à la seule présentation à la scène des "Lettres de délation", c’était passer sous silence l’existence de son contraire.
Ainsi, les actes de résistance nous ont-il apparus comme la continuité logique des Lettres de Délation. Dans un rapport de symétrie inversée, les deux volets du diptyque se complètent et s’opposent, l’un comme le miroir de l’autre.
En effet, c’est toujours dans le lit du fatalisme et du pessimisme que sont conçues les excuses pour les pires abjections. Si l’homme est par nature un bourreau, qui aurait l’idée de le condamner pour les tortures qu’il inflige. Il était donc impératif de ne pas se contenter du seul portrait du Délateur, mais de montrer dans son étroit voisinage, la présence du "résistant" *.
Nous avons su représenter au théâtre "Lettres de délation" comment présenter à la scène l’acte de résistance.

L’acte qui fonde l’entrée dans la résistance n’est pas un acte aussi limpide et clair à soi-même que peut l’être l’acte de délation.
D’où la difficulté du traitement scénique de tels témoignages. Car il est difficile de répondre à l’aisance policée des dénonciations épistolaires par des témoignages de résistance maladroits et engoncés dans leurs mots. Le traitement brut du témoignage dessert la résistance : sa puissance de vérité qui se révèle dans ses pudeurs et ses maladresses la rend faible devant l’élégance abjecte des circonvolutions et les artifices de plume des écrivains-délateurs.
Notre difficulté consista donc à traduire tous les témoignages recueillis pour les porter à la scène afin qu’ils retentissent avec une force égale à celle des "Lettres de délation", mais sans pour autant qu’ils basculent dans la fiction ou la réécriture artificielle. Porte-parole d’une parole souvent modeste et s’interrogeant sur son sujet, Alain Guyard a donc fait un vrai travail d’écriture, qui ne fut ni une réécriture esthétisante, ni un habillage théâtral pour une parole vernaculaire : cela fut un difficile travail de traduction car il fallait rester fidèle à ces creux et ces retraits dans le discours qui les rendent authentiques sans que pour autant ils les affaiblissent dans le cadre dramaturgique.




De la banalisation du mal à celle du bien

De même que nous avions montré la banalisation du mal dans le premier volet, il fallait maintenant montrer la banalisation du bien. On dénonçait par déception amoureuse, idéologie, bêtise crasse, carriérisme professionnel, etc. ? Qu’à cela ne tienne. On résistera d’où qu’on vienne et où qu’on soit : homme, femme, parfois même adolescent, par un regard, un chapardage modeste, un mutisme obstiné, ou la planque d’enfants juifs, etc. Il n’est pas nécessaire d’être clandestin, maquisard et armé d’une mitraillette Sten pour devenir résistant. De même que le délateur est homme et motivé par des passions si humaines et si proches des nôtres, de même, le résistant restehomme et donc traversé par des motifs variés et ordinaires.

Chacun aura compris l’intention qui nous anime : l’acte de résistance est arraché à sa mythification nationale et héroïque. Cette désacralisation ne procède pas d’une haine de la grandeur et du pouvoir de dire non. Au contraire, il s’agit de convaincre l’auditoire que chacun porte en lui une capacité à ne pas consentir, à ne pas succomber. La résistance, avant d’être une posture olympienne dans une époque de guerre est d’abord l’expérience que chacun peut faire en lui-même, même en période de paix : lorsqu’il cesse de s’abandonner et lorsqu’il est capable de dire non aux mirages de la toute-puissance.


L’Acte de résistance au quotidien est un impératif catégorique, et toujours d’actualité car il est ce par quoi l’homme libre conquiert la propriété de lui-même.


La mise en scène


Dans "Lettres de délation", des valises étaient suspendues tout autour du personnage central –valises de chaussures, de sacs, de vêtements, de lettres bien sûr… Valises en mémoire de la déportation, de tous ceux que firent disparaître les terribles et pathétiques lettres de délation. Le principe : incarner ces lettres, en faire des personnages vivants, humains, d’autant plus inhumains qu’ils sont humains et qu’ils nous ressemblent. On a vu défiler la France entière : médecins, parents d’élève, commerçants, avocats, chômeurs, ouvriers, femmes au foyer.

Dans "Non – Actes de résistance", c’est cette même France qui a témoigné de la formidable faculté de dire Non et de faire basculer le destin d’autres hommes, femmes et enfants, promis à la mort – en mettant la sienne en jeu… Nous avons donc voulu incarner cette fois cette armée de l’ombre qu’est la résistance (toujours et en tout temps) : une armée d’anonymes, de "soutiers de la gloire", de silhouettes de second plan qui sont les véritables héros de l’insoumission, du courage – de l’humanité.

Armée de l’ombre, silhouettes à demi effacées que François Bourcier va faire revivre en endossant leur personnalité : en miroir des valises, ce sont cette fois des costumes pendus à ces mêmes crochets de boucher qui forment une armée de silhouettes suspendues au dessus du plateau et attendant chaun d’entre dans l’(H)histoire…
Le personnage lunaire et naïf de "Lettres de délation" nous découvre au fur et à mesure tous ces extraordinaires personnages de la Résistance dont il endosse l’humanité en nous faisant comprendre les mécanismes de l’Acte du refus : paysan, étudiant, baroudeur, retraité, mère de famille, proviseur…
Tous ces témoignages réels, qui nous font pénétrer les cercles de la résistance (du petit geste anodin, parfois inconscient et tout aussi héroïque à l’acte guerrier), sont dialogués et théâtralisés pour que l’identification, non à d’autres, mais à soi-même – à ce soi-même enfoui au fond de nos consciences – puisse jouer à plein.
Un seul grand acteur, plus de trente figures de résistances : drôles souvent, tragiques parfois, toujours émouvants. Osons le divertissement réflexif : amusons-nous dans une débauche de jeu à fabriquer de la conscience avec de la mémoire et de l’humanité – les "recettes" fondatrices du théâtre.


* Ce terme recouvre également ce qu’Israël a dénommé : les Justes. C’est à dire tous ces anonymes qui durant la guerre ont sauvé des juifs bien souvent au péril de leur vie. Nous avons préféré le titre générique de résistants.



Celui qui se tait devant le meurtre devient complice du meutre.
Celui qui ne condamne pas approuve…
Zofia Kossak,
Front de la résistance polonaise


lundi 8 décembre 2008

Après "Lettres de délation"...

Après le succès de « Lettres de Délation » toute l’équipe se penche, autour de témoignages authentiques, sur l’acte de résistance.

L’acte le plus facile et le plus dur à la fois et pourtant a porté de chacun car fait de petits gestes parfois anodins, parfois même absurde, mais qui fait dire à Asher Cohen que : « L’histoire de la Résistance et celle du Sauvetage( des juifs) est plus composée de faits individuels que de l’action des institutions. Elle est faite des milliers d’histoires personnelles sans lesquelles elles n’auraient même pas eu lieu… »
Toujours un seul acteur sur scène, François Bourcier, incarnant tout à tour plus de trente figures de résistants et de « Justes » et que nous voyons passer à l’acte
Drôle souvent, tragique parfois, toujours émouvant. Ce spectacle nous fait toucher du doigt notre propre Résistance, éternelle, permanente, celle qui nous fait exister .

8 mai 1944 - Lettre de délation contre des tziganes

Lettres de délation : revue de presse



Télérama

Pariscope

Paris Match

Vaucluse Hebdo - Le Comtadin

Saverne, Espace Rohan 2

Saverne, Espace Rohan

Echo 62 - Pas-de-Calais

2008/01/22 : Ouest France

2008/01/21 : Maine Libre

2008/01/14 : La Nouvelle République

2008/01/14 : Hic du Bocage

2005/09/23 : La Croix

2005/07/28 : L'Humanité

2005 : Bulletin des anciens déportés

dimanche 7 décembre 2008

Communiqué de presse "Lettres de délation"

avec François Bourcier
et les voix de Catherine Allégret, Jean –Claude Dreyfus, Francis Lalanne

Spectacle tiré du livre «La délation sous l’occupation» d’André Halimi (Ed. L’Harmattan)

Mise en scène collective de François Bourcier, Renato Ribeiro et Isabelle Starkier

Des lettres par milliers. Plus de lettres de délation que de Juifs, de francs-maçons, de communistes. Leurs auteurs : des meurtriers ? des imbéciles ? des monstres ? De braves âmes toujours, désespérément comiques, effroyablement émouvantes. Autant de personnages que François Bourcier interprète avec talent et conviction. Un spectacle vivant et rythmé, parfois drôle, souvent poignant, historiquement instructif.


LA PRESSE :
.:: Un spectacle avec une justesse qui honore cette sombre mémoire de façon exemplaire. ZURBAN
.:: Spectacle poignant, fort judicieusement traité et nécessaire. PARISCOPE
.:: Un témoignage aussi dérangeant que salutaire. TÉLÉRAMA
.:: Bouleversant spectacle, admirable. Merci. PARIS MATCH
.:: Le comédien est excellent, le ton de la pièce est juste. A voir absolument. LE DAUPHINÉ
.:: Un magnifique travail d’acteur, une mise en scène remarquable ! LE PARISIEN
.:: Un spectacle salutaire... MARIANNE
.:: Spectacle réussi… Bravo pour ce devoir de mémoire. FIGAROSCOPE
.:: L’interprétation de F. Bourcier est remarquable de retenue d’intelligence. L’HUMANITÉ
.:: Excellent. Une magnifique leçon de théâtre, à voir absolument… ACTU. JUIVE

CONTACTS
Presse / Tournée : Laurence NAJBERG (06 08 54 60 53 et najberg@wanadoo.fr)
Production : Renato RIBEIRO (06 08 82 93 47 et renatoribeiro@la-comedia.com)




Biographie de François Bourcier

Formé à l'École de la Rue Blanche et au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, il devient comédien, acteur, metteur en scène, et professeur d'art dramatique. 
Aujourd'hui, il dirige la compagnie du FA et le Studio Théâtre de Charenton.

Au théâtre
Il a signé plus d'une trentaine de mises en scène de théâtre dans des genres volontairement différents. 
Au théâtre subventionné par exemple, il met en scène L'Avare au théâtre Gérard Philippe à Saint-Denis, La Belle et la Bête au CDN Nord Pas-de-Calais ou Le Dernier Templier à la Métaphore chez Daniel Mesguich. Dernièrement, il a mis en scène Attila de Corneille au théâtre du Nord-Ouest chez Jean-Luc Jeener. 
Au théâtre privé, il met en scène Jean-Claude Dreyfus, Patachou, Evelyne Buyle et Odile Mallet, les concerts de Francis Lalanne et Nilda Fernandez et les one man shows de Sylvie Joly, Sophie Forte, Bernard Mabille et Yves Lecoq.

Du côté de la caméra
Il met en scène une quarantaine d'émissions télévisées pour France 2 et France 3, ainsi que des manifestations : grands galas de prestige, festivals, notamment pour les Cent Ans de l'Olympia et le Festival du Film Européen de la Baule.

Sur scène
Avec une quarantaine de pièces de théâtre à son actif, François Bourcier reste toujours un comédien, souvent présent aux festivals d'Avignon, Sarlat...
À la Comédie Française, il est à l'affiche de Sertorius et du Voyage de Monsieur Périchon. Il joue auprès de Jean-Marc Barr dans Technique pour un Coup d'Etat chez Daniel Mesguich, qui lui, l'engage dans Hamlet. Hamlet qu'il retrouvera à Chaillot avec Vitez. 
Il joue également le rôle principal du Premier d'Horowitz au théâtre La Bruyère. On le retrouve dans ses propres créations comme Le Malade Imaginaire, Don Quichotte avec Francis Lalanne ou encore L'Oeuvre au rouge et Le Dernier Templier, pièce où il incarne treize personnages.



Sur le grand écran
Il tourne dans Valmont réalisé par Milos Forman, Automne réalisé par Malik Lakhdar-Hamina, Les Apprentis de Pierre Salvadori.

À la télévision
Il tourne dans une trentaine de téléfilms dont Un Homme en Colère avec Richard Bohringer, Joséphine Ange gardien, La Jeunesse d'Indiana Jones pour Georges Lucas, Une Journée au Luxembourg dont il est le rôle principal.

Les récompenses
Il a été récompensé à plusieurs reprises, notamment pour la mise en scène de Moi, Cagliostro, Magicien et Messie pour laquelle il a obtenu le prix Théâtre des Rencontres Internationales Georges Brassens en 1989, et fût nominé aux Molières en 1994 et en 1996 pour le spectacle de Sylvie Joly, meilleur spectacle comique.

Autopsie des lettres de délation

La première vérité qu'il faut dire, c'est que l'écriture la plus répandue n'est pas celle du journal intime, mais celle de la lettre de délation. La deuxième vérité à dire, c'est que les lettres de délation, innombrables et abjectes, sont terribles. La troisième vérité, c'est que ces lettres - pleines de haine rance, de bêtise et de jalousie si familières - sont terriblement humaines.

Oh certes ! les vouloir repousser d'un revers de main négligent, les renvoyer à la monstruosité, à l'innombrable serait si commode et si confortable pour les belles âmes que nous sommes. On pourrait lire de telles lettres en prenant des poses tour à tour effarouchées et indignées, en jouant le beau rôle du justicier, et l'on croirait échapper soi-même à l'abjection, en étant toujours dans le camp du bien. Ah ! que la tentation est belle d'être du côté des civilisés contre les barbares !


Mais nous voulons remuer cette fange familière qui trouble l'eau pure de notre âme. Non pour jouer encore le beau rôle, mais parce que nous savons que nous sommes, nous aussi, capables du pire. Nous voulons contempler la bête immonde tapie dans la vase, froidement, et nous mirer dans son regard, jusqu'à deviner dans sa pupille notre propre silhouette. Car découvrir que les auteurs de ces lettres nous sont proches, c'est renoncer à faire l'ange. Et renoncer à faire l'ange c'est, peut-être, nous garantir de ne plus faire la bête.


Jouer du scalpel, non pour ouvrir des corps sans vie, mais pour autopsier des âmes viciées, et étudier en elles les virus ordinaires et létaux qui peuvent nous contaminer, c'est refuser de diaboliser le mal, c'est cesser de croire que le mal est une monstruosité qui transforme des êtres humains en bêtes. C'est entrer dans l'âge adulte où les hommes peuvent parfois être beaux, parfois salauds, souvent beaux salauds.

Qu'on se le dise : autopsier les lettres de délation ne nous rend pas meilleurs. Mais sans doute cela nous rendra-t-il moins perméable au vice, lequel consiste justement à nous croire meilleurs. En peu de temps, en l'espace d'un siècle de fer et de feu qui a vu la mort se faire industrie, nous sommes devenus de vieilles âmes. Quel enfant, quel nouvel évangile voudraient nous faire croire que ce voyage erratique dans nos bourbiers intimes nous conduira à une lumière salvatrice ? Mais ce que nous aurons perdu en certitude et en candeur, nous l'aurons gagné en maturité et en âge. Hitler promettait mille ans de pouvoir au Reich et à la culture allemande. Ces lettres nous ferons gagner dix mille ans dans la connaissance de la nature humaine.


Alain Guyard


Le mot d'André Halimi

Auteur de "La délation sous l'occupation" (réédition L'Harmattan 2003)


Parler de la délation, c'est s'aventurer sur un chemin qui conduit à l'abominable. Dans une société qui perd son âme, livrée à l'arbitraire et aux règlements de comptes, la délation est purement et simplement un assassinat. La collaboration et l'occupation nazie en France illustrent cette constatation : les Français ont envoyé, pendant cette période, aux diverses autorités compétentes, entre 3 et 5 millions de lettres de délation, anonymes ou signées.

Or, dénoncer à cette époque, c'est peupler les camps de concentration et très souvent conduire sa victime à la mort. Juifs, gaullistes, communistes, résistants, opposants de toutes sortes, mais aussi rivaux de coeur, gêneurs ou supposés tels sont montrés du doigt et désignés aux autorités pour être sanctionnés.

On dénonce par lettres, mais aussi par articles de presse ou au cours d'émissions radiophoniques. Le comble, c'est que ces dénonciations font l'affaire des administrations, des policiers, du Commissariat général aux affaires juives naturellement, et bien entendu de l'occupant allemand. Elles alimentent la répression, et contribuent au fonctionnement normal des institutions. Au reste, souvent les délateurs sont remerciés et récompensés. Et ils ont si bonne conscience que nombre de leurs lettres commencent par les expressions : "Bon Français, serviteur de l'Etat..." ou "Patriote convaincu d'aider mon pays..." Et lorsque le délateur constate que sa lettre n'est pas suivie d'effet, il s'adresse alors à d'autres services, pour se plaindre et dénoncer la mollesse, la passivité, le laxisme, voire la complicité de ceux auxquels il s'est vainement adressé.

Au fond, la délation avait droit de cité. Dénoncer était en quelque sorte un acte civique provoqué par les textes législatifs et encouragés par les dirigeants. Les délateurs envoyaient leurs victimes à la mort avec la meilleure conscience du monde.

Ce n'est pas parce que ces textes ont trait à une période déjà ancienne, que nous devons oublier que la délation accompagne notre quotidien. Quel journaliste n'a pas un jour reçu de ces lettres chargées de ragots, d'insinuations, de dénonciations ? Il suffit d'interroger un commissaire de police de quartier, un inspecteur des impôts ou toute autre personne détenant une part, même infime, de pouvoir de sanction pour être assuré que les délateurs sont parmi nous. Inutile donc de faire semblant de croire que seuls les systèmes coercitifs et totalitaires sécrètent la délation. La délation nous entoure, l'arbitraire la stimule et s'en nourrit.

Quitte à rallumer les passions, cette adaptation nous a paru indispensable. À l'habituelle vision aseptisée de l'histoire, nous avons préféré le risque de la violence, de la vérité. Ces noms, ces lettres, ces témoignages n'ont as pour objet de ranimer des feux mal éteints. Aujourd'hui, nous avons voulu seulement rappeler que l'horreur, la mesquinerie, la lâcheté, la bêtise, la veulerie sont aussi, comme leurs contraires, les vrais ingrédients de l'histoire.

Résister, c'est exister / Les sources historiques

Les actes de résistance qui vont suivre sont tous des actes bien réels, et ils se sont véritablement déroulés pendant les heures sombres de notre histoire. Aucun n’a été inventé, l’auteur n’a pris aucune liberté avec la réalité historique, et il s’est uniquement servi de témoignages authentiques et confirmés.



« Pierre Brossolette » est un extrait de l’Allocution de Pierre Brossolette à Radio-Londres le 22 septembre 1942.
« Les dents serrées » est une poésie écrite par Jean Amyot aux Éditions de Minuit clandestines à l’occasion du 14 juillet 1943.
« Le vieux poilu » est basé sur le témoignage de Michel Beaufils et d’André Luits. Mouvement résistance. Connerré (Sarthe) in Michel Beaufils, Témoignage d’un silencieux. Petite tranche locale de la Grande Histoire de la Résistance française 1940-44, imprimerie Sommier, Connerré, 1985.
« Le lycéen » repose sur le témoignage de Georges Lyotard, in Union des Combattants Volontaires et des Cadets de la Résistance de Haute-Loire, Témoignage de Résistants, 1940-1945, coédition de l’UCV&CRHL et du Conseil Général de Haute-Loire et des Editions Jeanne d’Arc, Le Puy-en-Velay.
« Le contact de bistro » est tiré du témoignage de Jacques Camin, in lettre du 22 août 2002, cité par Alain Rougeot. Union des Combattants Volontaires et des Cadets de la Résistance de Haute-Loire, Témoignage de Résistants, 1940-1945, coédition de l’UCV&CRHL et du Conseil Général de Haute-Loire et des Éditions Jeanne d’Arc, Le Puy-en-Velay.
« Führer Teutonica » est reproduit in Robert Belot, in Les Résistants. L’Histoire de ceux qui refusèrent, Larousse, coll. L’œil des archives, 2006.
« Boîte aux lettres » prend appui sur l’histoire authentique de Raymond Deiss, rapporté par Louis Parrot, L’Intelligence en guerre ; panorama de la pensée française dans la clandestinité, La jeune Parque, 1945. Deiss fut le rédacteur de l’un des premiers journaux clandestins, collaborateur des Editions de Minuit et chez qui se tiendront les réunions clandestines du Comité National des Ecrivains.
« À ma mère » est une poésie écrite en détention par Gisèle Guillemot, à Fresnes, juillet 1943 in Fédération nationale des déportés et internes, résistants et patriotes, Paroles de déportés. Poèmes choisis par Yves Ménager, Ed. de l’Atelier / Ed. ouvrières, Paris, 2005. Gisèle Guillemot appartient de 1940 à 1943 à l’Organisation Spéciale et au Front National pour la Libération de la France, des Francs-Tireurs et Partisans Français du réseau Centurie. Arrêtée, internée à Caen puis à Fresnes, déportée à Ravensbrück puis à Mauthausen via les forteresses de Lübeck et de Cottbus.
« Le brave flic » est rapporté par Ferdinand CHARBANOLLE in Union des Combattants Volontaires et des Cadets de la Résistance de Haute-Loire, Témoignage de Résistants, 1940-1945, coédition de l’UCV&CRHL et du Conseil Général de Haute-Loire et des Editions Jeanne d’Arc, Le Puy-en-Velay. Sur le rôle effectif et réel de la police et de la gendarmerie dans la Résistance, Jean-Luc Einaudi et Maurice Rajfus, Les Silences de la Police, L’Esprit frappeur, 2001.
« Un voyageur sur un quai » est un témoignage rapporté par Pilar Claver in Neus CATALA, Ces femmes espagnoles. De la Résistance à la déportation. Témoignages vivants, de Barcelone à Ravensbrück. Préface de Geneviève De Gaulle-Anthonioz, ed. Tirésias, Paris, 1994.
« Le peuple des saboteurs » est un pot-pourri de diverses activités de sabotage à l’initiative d’anonymes, tels que recueillis par Alain Guérin, Chronique de la Résistance, 1972-1976, Livre Club Diderot, réed. 1999-2000.
« Les peintres » s’inspire du témoignage d’André Lafargue du Mouvement résistance à Paris, tel qu’il est rapporté in Alain Vincenot, La France résistante. Histoires de héros ordinaires, éditions des Syrtes.
« Le premier tract clandestin » fut effectivement ainsi rédigé par Edmond Michelet, dont l’histoire est rapportée par Renée Bedarida, Témoignage Chrétien 1940-1944, Éd. ouvrières, 1977. Michelet fut responsable d’un centre de réfugiés en Corrèze et auteur du premier tract clandestin, un jour avant l’appel du Général de Gaulle. Après guerre, il sera dirigeant du MRP et ministre de la Justice.
« Les excités » repose sur le témoignage de Michel Danchin in « Défense de la France et la lutte armée » in ss. la dir. de François Marcot, La Résistance et les Français. Lutte armée et Maquis. Actes du colloque international de Besançon, 15-17 juin 1995.
« Les mineurs » prend appui sur le témoignage d’Auguste Copin, in L’Aurore se lève au pays noir, Editions sociales, Coll. Souvenirs, 1966. Complété de Roger Bourderon et Germaine Willard, 1940, de la défaite à la Résistance, Éd. Messidor / Éditions sociales, Paris, 1990. Sur la position ambiguë du PCF et de Thorez devant ce conflit des Houillères, qui saluent cette grève mais se refusent à condamner le péril nazi de juin 19040 à juin 1941, cf. la chronologie à partir du pacte germano-soviétique rapportée par Maurice Rajfus, La Libération inconnue. À chacun sa Résistance, le cherche midi, 2004. Les saboteurs yougoslaves ont vraiment existé. Leurs actions sont rapportées dans PANNEQUIN Roger, Ami si tu tombes, Le Sagittaire, 1976.
« Olga Bancic » a été écrit à partir de la lettre de Arsène Tchakarian, FTP-MOI, membre du groupe Maouchian in Marie-Louise Couderc, Elles la Résistance, messidor, temps actuels, 1983, et plus généralement, à propos des FTP-MOI de l’affiche rouge, en se référant à Philippe Ganier-Raymond, L’Affiche rouge, Fayard, 1975.
« Ici-Londres » est la reproduction de l’émission de la BBC du 11 mai 1945, telle que rapportée in Robert Belot, in Les Résistants. L’Histoire de ceux qui refusèrent, Larousse, coll. L’œil des archives, 2006.
« Le môme pinard » est tiré du témoignage de Gustave Veysseyre, in Union des Combattants Volontaires et des Cadets de la Résistance de Haute-Loire, Témoignage de Résistants, 1940-1945, coédition de l’UCV&CRHL et du Conseil Général de Haute-Loire et des Editions Jeanne d’Arc, Le Puy-en-Velay.
« L’épicier » est un témoignage souhaitant rester anonyme et recueilli par l’auteur.
« L’écolier au bouquet » a été tiré du témoignage de Albert Oriel-Maloire — Armée Secrète — Loire in Alain Vincenot, La France résistante. Histoires de héros ordinaires, éditions des Syrtes, p. 415 sq.
« Le Proviseur » fut rédigé à partir du témoignage de Raymond Longo, in Union des Combattants Volontaires et des Cadets de la Résistance de Haute-Loire, Témoignage de Résistants, 1940-1945, coédition de l’UCV&CRHL et du Conseil Général de Haute-Loire et des Editions Jeanne d’Arc, Le Puy-en-Velay.
« Le Colonel Fabien » reprend l’histoire rapportée par Pierre Durand, in Qui a tué Fabien ?, Messidor, 1985.
« Le tueur » a été rédigé à partir du témoignage de Sophie Weibel, petite-fille de Bernard Cordier, boucher et résistant, qui assura notamment la réception des époux Aubrac lors de leur atterrissage en Savoie.
« De Gaulle » est un extrait du célèbre appel du 18 juin du Général de Gaulle. Il n’existe pas d’enregistrement sonore de ce discours. Quelques extraits sont reproduits dans le discours du 20 juin, disponible à l’écoute.
« Le premier fusillé » est rapporté par Maurice Agulhon et André Nouschi, in La France de 1914 à 1941, Fernand Nathan, 1972 et confirmé par Georges Frischmann dans son Histoire de la Fédération CGT des PTT 1927-1945 : des origines au statut des fonctionnaires, Editions sociale, 1967.
« Passage à tabac » a été rédigé à partir du témoignage direct de Roger Belbéoch et rapporté dans son livre « Je n’ai fait que mon devoir » Ed Robert Laffont 2007.
« Le docteur » repose sur le témoignage du Docteur Henri Galland in Union des Combattants Volontaires et des Cadets de la Résistance de Haute-Loire, Témoignage de Résistants, 1940-1945, coédition de l’UCV&CRHL et du Conseil Général de Haute-Loire et des Éditions Jeanne d’Arc, Le Puy-en-Velay.
« La balayeuse » prend appui sur le témoignage de Pilar Claver in Neus CATALA, Ces femmes espagnoles. De la Résistance à la déportation. Témoignages vivants, de Barcelone à Ravensbrück. Préface de Geneviève De Gaulle-Anthonioz, ed. Tirésias, Paris, 1994.
« Le Chant des Partisans » rapporte la naissance du dit chant telle qu’elle est détaillée par Maurice Druon, Joseph Kessel et Anne Marly, in Cahiers de la libération, n°1, 30 mai 1943. Le dénommé André dans le texte est André Gillois.
Enfin « l’Épilogue » est tiré d’un témoignage de l’auteur.


Nous dédions ce spectacle à la mémoire des Résistants et des Résistantes qu’ils soient reconnus, connus ou méconnus.

Biographie d'André Halimi


Fondateur délégué du Festival du cinéma américain de Deauville, auteur de théâtre et depuis vingt ans, producteur - réalisateur d'émissions cinématographiques, documentaires ou humoristiques pour la télévision française, André Halimi est à l'image du " multimédia " par excellence.

Il a commencé par être journaliste pour de nombreux journaux : Paris Presse (8 ans), Lui, Le Monde, Figaro Magazine. Rédacteur en chef de Pariscope (13 ans, à l'origine du Pariscope actuel), rédacteur en chef des pages culturelles du Journal du Dimanche (1 an), tout en étant producteur pendant 10 ans à l'ORTF (France Inter, France Musique, France Culture).

Réalisateur de cinéma, avec "Chantons sous l'Occupation", il crée une polémique internationale sur l'attitude que doivent avoir les artistes quand leur pays est en guerre. Dans "Corps à Corps", fiction interprétée pour le cinéma par Stéphane Audran, Philippe Khorsand et Jean Rouger, il se moque de l'atmosphère des journaux, dits érotiques, des conséquences de cette presse et de ceux qui la font.

Écrivain, il a publié "Chantons sous l'Occupation", "La Délation sous l'Occupation", "Paris hélas Paris", "Les promesses électorales" ou "Demain on rase gratis", ...

Au théâtre, André Halimi a été successivement mis en scène par Andréas Voutsinas ("Femme + Femme = Femmes"), Georges Vitaly ("Va-t'en, je t'aime"), Daniel Mesguish pour une adaptation de "Candide" de Voltaire .
Il a également écrit une parodie du milieu du spectacle intitulée "Mythos Paranos Mégalos" au théâtre d'Edgar, avec Chantal Ladesou, mise en scène par François Bourcier, et "On est dans la merde mais on garde le moral", mis en scène par Jean-Luc Bergeon .

Il est, depuis 1972, directeur général de la société Editing Productions, producteur et réalisateur à la télévision. À son actif, 600 heures d'émissions dont 150 documentaires pour TF1, FR2, FR3, La Cinquième/Arte, Planète, AB Sat, Paris Première.